jeudi 17 octobre 2013

Y'a pas de mots...

Aujourd'hui, la journée de mes deux grandes a commencé d'une trop triste manière : les enseignants, tous habillés en noir, ont annoncé à leur premier groupe respectif le décès d'une une jeune fille de secondaire 5. Une jeune fille appréciée de tous, amis comme enseignants, gentille et agréable. Elle a attenté à sa vie lundi et est décédée hier soir. 

Les émotions étaient vives à l'école. La sortie des classe, habituellement bruyante, s'est faite dans un silence aussi complet que lourd. Ma Florence, habituellement froide devant ce genre de nouvelle, a été bouleversée: elle avait réalisé un travail d'équipe avec la jeune fille, la semaine dernière. Leur enseignant de français a lu un travail de la jeune fille dans la classe. Il a pleuré tout le long. 

Et moi, qui ne connais même pas cette jeune fille, j'ai été tout aussi bouleversée. Ce geste m'afflige, me déçoit, m'attriste, m'enrage. Vous pourrez me traiter de naïve, d'ignorante ou de n'importe quoi, mais je ne comprends pas comment, une si jeune personne peut voir le suicide comme une solution. Il existe tellement de personnes-ressource, d'organismes, de lignes d'écoute, de possibilités, d'alternatives. 

Mais c'est plus fort que moi : chaque fois qu'un jeune tire le rideau, je me demande si le désespoir ressenti était réellement si grand pour « justifier » le suicide ou s'il s'agit plutôt d'un geste d'éclat, irréfléchi. Un geste par lequel on veut exprimer son désespoir, mais dont on ne mesure bien les conséquences que quand on pend au bout de la corde, à bout de souffle, et que notre pied n'arrive pas à ramener le banc qu'on a poussé quelques secondes plus tôt. 

Bon, c'est ici que j'arrête de déblatérer. Comme le disait Madame B., écrire, c'est apprendre : en vous écrivant, je me rends bien compte que ma réflexion boite et ne tient pas la route. Qui suis-je pour juger de la peine d'un autre? Moi-même, j'ai déjà vu le désespoir de très près. 

Comment réagirai-je quand un tel événement se produira dans mon lieu de travail? Parce que malheureusement, ça va arriver. Afff... j'y repenserai demain. Ce soir, j'ai les idées et les émotions mélangées, et le cerveau en bouillie. 

Bonne route, jeune fille. 


3 commentaires:

  1. Les personnes qui souffrent ne voient pas le suicide comme une solution, ils ne voient tout simplement pas d'issues. Toutes les ressources qui sont à leur disposition ne sont pas des solutions à leurs yeux : ils ne les voient pas, tout simplement. La peine qu'ils ressentent est inimaginable et effectivement, je ne pense pas qu'on puisse en juger. Et c'est toujours difficile de parler de suicide : c'est encore très tabou et on peut comprendre pourquoi. J'espère que ta fille se remettra de ses émotions, mais c'est toujours très difficile de comprendre comment quelqu'un peut arriver à s'enlever la vie. Mais vient un moment où on accepte, tant bien que mal, que ça s'est passé. On accepte, mais on n'oublie jamais! Il faut par la suite aller de l'avant et aider ceux qu'on croit dans le besoin. Bonne route pour cette jeune fille, comme tu le dis.

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  2. Ça fait réfléchir, effectivement. La santé mentale... on n'en parle pas assez.

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  3. Ouf ! pas facile... En carrière, je n'ai perdu qu'un gamin, frappé par une voiture. Un grand doux pour qui l'école n'était pas facile, mais qui aimait bien venir à mes cours. Je ne pense pas qu'on s'habitue à ce genre de chose.

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